ZIPPO - The Road To Knowledge
4/5
Zippo surgit de Pescara (Italie) à l’été 2004, avec comme credo un stoner rock à visages multiples, allant des sonorités pachydermiques à la finesse tout en dentelle des mélodies. De leur petite cave de répétition sort un premier album auto-produit, "Ode to maximum", très bien reçu par les spécialistes du genre en 2006.
Le groupe se forge une réputation en concert, tournant en Italie et en Europe en première partie de fleurons du stoner : Orange Goblin, Colour Haze, Brant Bjork, Witchcraft, Solace, Stereochrist… Zippo développe ainsi l'habitude de jouer live, qui va lui servir sur son album suivant.
On peut s’en rendre compte sur l’extraordinaire deuxième album "The road to knowledge" qui vient de sortir sur le label Subsound. Le disque est un album concept inspiré du livre de Carlos Castaneda, "Les enseignements de Don Juan"(1968), qui fait état des expériences de l’auteur avec un shaman indien Yaqui. La qualité de l’inspiration spirituelle de cet album est rejointe par la qualité de la production, qui passe des studios italiens à ceux de Californie pour la mastérisation sous la houlette de John Golden (Neurosis, Melvins, Primus).
Le résultat est un implacable album de stoner progressif à l’italienne dans la veine de Ufomammut, avec un ancrage dans le heavy progressif italien des années 70 et tous ces groupes mythiques que furent I Teoremi, De De Lind, Balletto Di Bronzo, Biglietto Per L’Inferno ou Panna Fredda. Après l’écoute de ce magnifique effort, on reste petit et nu au bord de la route, frappé par la science de l’ambiance distillée par le groupe, qui alterne les incursions progressives complexes comme le système fédéral suisse et les lâchers de riffs mastodontesques.
A écouter après la troisième bière ou le deuxième joint, mais à écouter vraiment car ces types sont en mesure de refonder une scène stoner coincée dans de discrètes chapelles depuis que les Queens Of The Stone Age font de la pop music et que Nick Oliveri est aux abonnés absents. Fabuleux!
François Becquart
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